jeudi 11 novembre 2010

It's Jesus, my husband.

Affiche format A3



  Les croyants se raréfient, c’est pourquoi l’église a effectué une campagne publicitaire appelant à devenir prêtre, avec des slogans comme « Jésus is my boss »

          La publicité et les slogans existaient bien avant ces campagnes. En effet Jésus est le plus ancien Directeur Artistique connu sur terre. On lui connait les fameux « Aimez-vous les uns les autres », mais beaucoup moins ceux-ci : « Laissez venir à moi les petits enfants » et « Laissez venir à moi les simples d’esprit ». Ce messie venu colporter un message, n’est rien de moins qu’une propagande, des plus réussies.
     Effectivement nous avons pu étudier au fil des années la propagande politique, communiste ou nazie, en décelant la recette presque miracle pour enrôler la population. Unicité du parti ; suppression des dissidents ; s’adresser au plus grand nombre et davantage aux plus faibles, tels que les enfants ou les gens en perte de repère ; créer un sentiment de peur ; effectuer au final un véritable lavage de cerveau. Et ce sont tous ces ingrédients qu’utilisent depuis des siècles le christianisme, sans que l’on y voit un quelconque mal. Le catéchisme pour embrigader les enfants,  jusqu’aux écoles privées pour les conforter dans le « bon » chemin. Tout est fait pour que l’homme se sente meilleur en adoptant le catholicisme.


          Mon projet tient en une affiche, que j’ai faite imprimer en une multitude d’exemplaires, que j’ai ensuite collés en divers endroits de Paris ou d’Evreux. J’ai ensuite pris des photos, comme preuves, et archivage d’un art urbain qui se veut éphémère, puisque chaque affiche n’a une durée de  « vie » que très limitée, entre arrachage et recouvrement. Sur cette affiche Jésus Christ est dessiné, de manière sobre et sommaire. Aucune surcharge inutile. Un slogan le surplombe « Venez à moi faibles d’esprit », parodie d’une phrase précédemment citée.
     Il est très important de remarquer la différence qu’il existe entre mon affiche et les représentations « officielles » du Christ. En effet, il est d’habitude représenté de manière à le montrer comme un martyr, qui a souffert, et souffre toujours pour nous, comme dans toutes ses crucifixions. Sinon il est également plutôt représenté au milieu des apôtres, de Marie, et de pied. Dans mon projet, il s’agit d’un portrait de Jésus, souriant, sympathique, qui ne souffre pas. Il nous semble presque attirant tel un mannequin, comme dans les nouvelles campagnes publicitaires de l’église. De plus, sur leurs représentations religieuses, le message est toujours heureux, doux, par rapport à l’image violente de Jésus souffrant. Contrairement à moi, où le slogan agressif vient briser la sérénité de son visage.
     J’ai voulu dans ce projet dédramatiser avec humour le sérieux de la religion. Ce sujet est considéré comme tabou, et si l’on y touche, nous sommes tout de suite vu comme intolérant. Il me semblait important de souligner les aspects de la religion qui m’effraient. J’ai détourné un slogan pour en montrer l’absurdité, et ce qu’il signifiait au fond. Leur propagande est discrète car effectivement, si leur slogan étaient si direct, les croyants ne seraient pas aussi nombreux, alors la pensée de l’église est détournée, et au lieu de montrer qu’elle recherche les gens faibles,  elle leur fait croire qu’ils seront plus fort en devenant des fidèles. J’ai souhaité rompre cette hypocrisie, et provoquer le croyant, en instaurant un message clair et insultant.









Série de photographies, prises par Lia Sénécaux.

2 commentaires:

  1. Hélas, on cherche toujours à dédramatiser le christianisme. Quid des autres ? Est-ce parce que Nietzsche a commencé en parlant justement d'une religion des faibles et des hypocrites ?

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