L’action se déroule dans une église de province. Un dimanche après-midi, une jeune fille s’introduit jusqu’à l’autel, normalement inaccessible, et pousse un hurlement qui résonne dans tout le lieu, alors occupé par quelques croyants. Cette action sera filmée d’assez loin pour nous permettre de voir la banderole « Transmets la Parole que tu reçois », placée à l’entrée de cette grande grille derrière laquelle se trouve la jeune fille en robe courte et blanche. Robe contraire à la soutane noire et longue du prêtre. Ce cri rompt la tradition du silence religieux qui règne habituellement dans les églises. La jeune fille transgresse donc la règle du silence, qui loin d’être officielle, puisqu’inexistante dans la bible, reste officieuse, et créée de toute pièce par les hommes et non pas, par une puissance dite supérieure. Nous pourrons d’ailleurs être placé dans la position du voyeur qui observe une action dérangeante et considérée comme irrespectueuse, grâce à notre éloignement du sujet hurlant, et à la mauvaise qualité de l’image qui rappelle les caméras de surveillance, souvent témoins de scènes aux actions interdites.
Ce projet soulève une question : Pourquoi le dialogue avec Dieu ne passerait-il pas par le cri, plutôt que par le recueillement ? Le silence est-il une meilleure Parole que le hurlement ?
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